vendredi 3 mai 2013

Giotto


Si j'écris ce poste sur Giotto aujourd'hui, c'est parce que le Musée du Louvre propose une exposition sur ce peintre / sculpteur / architecte / pâtissier / magicien / funambule... (d'accord j'arrête) du 18 avril au 15 juillet 2013. 
Je vous laisse découvrir la présentation de l'expo par le musée lui-même ici.
Giotto (1267 – 1337) est né à Vespignano, et est mort à Florence. Il a tout simplement révolutionné la peinture par des techniques peu connues à l’époque, voire inconnues, comme la perspective. Je dis respect, là.



Sa statue au piazzale des Offices à Florence
Le père de Giotto, Bondone, était un paysan. La légende raconte qu’un jour le petit Giotto gardait les chèvres. Cimabue, grand maître peintre de l’époque, passant par là, surprend le marmot en train de dessiner une chèvre sur un rocher, et là, patatras !!! le dessin est tellement beau que Cimabue prend Giotto comme élève.
S'ensuit une vie de patachon, de ville en ville, de succès en succès. L'élève dépasse rapidement le maître. Il va à Assise, où là il déploie un réel talent pour la peinture de scènes religieuses ; puis il débarque à Rome ; à Rimini ; et même à Padoue. Il meurt à Florence, auréolé de gloire, et fut enseveli dans la cathédrale dont il a été lui-même l'architecte. Il réalise de nombreuses œuvres qui pour la plupart n'ont pas survécu au temps. Il a peint de nombreuses fresques d'églises, comme celles de la vie de Saint-François, à Assise.
La grande prouesse de Giotto est de s’affranchir des codes du Moyen-âge et d’insuffler de la vie, des mouvements dans ses toiles. Au Moyen-âge, les personnages sont toujours statiques, et la perspective est inexistante. Giotto met l’accent sur les relations entre les personnages, leurs positions sur les toiles sont plus humaines, plus vivantes. On dit qu’il tend vers le naturalisme.  



La Dame à la Licorne, exposée au Musée national du Moyen-âge, fin XV° siècle (à gauche) et L'hommage d'un homme simple de Giotto, vers 1296 (à droite)

Apprécions la différence entre ces deux œuvres. A gauche nous avons une tapisserie dans le plus pur style médiéval : la Dame à la Licorne. Tous les personnages sont sur le même plan, les expressions faciales de la dame et des animaux sont extrêmement figées et peu naturelles. Les arbres n'ont aucun relief. Mais si on passe à l’œuvre de droite, on voit tout autre chose : les personnages ne sont pas tous sur le même plan, ils ont des postures différentes, celles de personnes en train de discuter pendant qu'un homme étend son manteau devant les pieds de Saint-François d'Assise. Ils ne sont pas non plus représentés de face, comme le voulait la norme.
Ces caractéristiques vont révolutionner l’art de la peinture, qui seront reprises puis améliorées à la Renaissance. En effet, en rendant ses toiles plus "humaines", il a, sans le vouloir, créé le principe même de la Renaissance : l'humanisme. Si ça, c'est pas la classe totale!
Bref, un peintre à découvrir ou redécouvrir avec grand plaisir lors de cette exposition au Musée du Louvre! Je vous invite également à venir consulter l'ouvrage que nous possédons sur Giotto, sa vie son œuvre les mouettes et les abeilles :




Bérengère.