vendredi 27 avril 2012

Liste de livres que j'adore... mais qu'il m'est impossible de vous conseiller tellement c'est tiré par les cheveux...

Cela fait un petit moment que nous réfléchissons au concept de listes romans, disques, BD, etc... nous pourrions vous en dénombrer des indispensables, toutes catégories confondues, parce qu'après tout, les bibliographies, ça nous connait!
Oui mais voilà, parmi tous les livres que je conseille à longueur d'année, il y en a une petite poignée d'irréductibles que j'ai beau avoir vraiment aimés, je ne sais jamais comment vous les présenter. Dès que je commence à en parler, je sens l'œil suspicieux, le sourcil se lever et il me faut rajouter un "bon, ok, c'est un peu compliqué comme histoire mais tentez l'aventure, ça pourrait vraiment vous plaire" avec un grand sourire en prime pour convaincre!
Voici donc ma liste des "inconseillables" (et que pourtant, j'ai adorés):












S'il y a un point commun entre tous ces romans c'est qu'ils sont considérés comme des transgenres: mi fantastique, mi science-fiction, mi polar, mi récit intimiste... inclassables justement, même pour les éditeurs ou libraires qui ne savent jamais trop où ranger de tels ouvrages. On pourrait sans hésiter ajouter certaines œuvres de Julien Gracq mais étant un grand auteur classique, il est toujours plus facile de le glisser dans les petites mains avides.
Pour couronner le tout, tous ces romans sont écrits par des plumes riches et imaginatives alors... vous êtes déjà conquis! (sinon... il reste toujours l'hypnose)
Maud

vendredi 20 avril 2012

Des bibliothèques pas comme les autres

La bibli des deux ânes, la "Biblioburro", a été créée en 1990, par un instituteur, Luis Soriano Bohorquez, en Colombie. Cet instituteur, tous les samedis, visite plusieurs villages isolés dans la région de La Gloria. Aux enfants de ces villages, il lit des ouvrages et leur en prête jusqu'à son prochain passage. Cette bibliothèque permet à beaucoup d'enfants d'accéder à un grand nombre d'ouvrages et aux joies de la lecture.
Les débuts de la "Biblioburro"

Il existe dans le monde d'autres bibliothèques hors les murs : par exemple en Suède, le "Bokbatten" sillone l'archipel de  Stockholm  pour apporter à quelques lecteurs des dizaines de livres pour patienter pendant les longs mois d'hiver. Le bateau passe deux fois par an, en octobre et en avril. L'aventure de cette bibliothèque flottante a commencé en 1953 quand les îles étaient très peuplées. Aujourd'hui, il continue son périple malgré la désertification de l'archipel.

Au Kenya, la Camel library Services est une bibliothèque transportée par des chameaux dans une région difficile d'accès pour les voitures. Cette bibliothèque a  pour but  l'accès à la culture et l'alphabétisation de la population nomade. Une caravane est constituée de trois chameaux. Un chameau peut porter 200 livres.
En France, Henri Vendel créa à Châlons-en-Champagne en 1938 un service pour desservir des populations éloignées des bibliothèques centrales : les bibliobus. Ces bus particuliers vont à la rencontre des lecteurs dans les villages isolés. Ce service est organisé et rendu par les bibliothèques départementales de prêt.
Valérie

vendredi 13 avril 2012

1935 : 2 aventuriers, 1 itinéraire


C'était en 1935.
Le Sinkiang ou Turkestan chinois, perdu en Asie centrale, majoritairement occupé par le désert du Takla Makan et entouré, à l'est du désert de Gobi, au sud de l'Himalaya et des hauts plateaux tibétains ; ce bout du monde était alors un lieu de rencontre et de tension, d'ambitions coloniales et révolutionnaires majeures.

C'était un temps où Les Indes étaient britanniques, le Pakistan n'était donc pas, l'Union était socialiste soviétique, de nombreux russes blancs s'étaient exilés dans cette Chine perdue donc protectrice, les communistes de Mao marchaient pour échapper au Kuomintang de Tchang Kaï-chek, les japonais occupaient la Mandchourie et les nomades, bouddhistes ou musulmans, montaient et démontaient leurs yourtes au gré des oasis.

C'est cette région qu'Ella Maillart et Peter Fleming souhaitaient découvrir. L'un, correspondant du Times, l'autre, journaliste pour le Petit Parisien, tous deux poussés plus par la passion que par les obligations professionnelles, ils profitent d'une mission en Mandchourie pour faire un détour de 8 mois vers cette région qu'aucun occidental ne traverse plus depuis plusieurs années. Il en reste aujourd'hui 2 livres, 2 regards sur la vie quotidienne en camion ou à dos d'âne, sur cette région lointaine et pourtant centrale.

Pour les voyageurs sédentaires, ce blog devrait également vous intéresser !
Sandrine

vendredi 6 avril 2012

Une source d'inspiration inépuisable: les Arts premiers

Le Musée du Quai Branly est un beau musée, comme l'a souligné Valérie dans son post précédent, mais les trésors de ce bâtiment sont, à mes yeux, ses collections que l'architecture et l'agencement ont su mettre en valeur.
Les arts premiers furent longtemps dénigrés par les occidentaux: considérés comme une "création collective", comme un art "primitif ou populaire" de personnes dépourvues de culture, trop abstrait en comparaison des canons européens naturalistes... Bref, les idées de l'époque transparaissaient dans la moindre expression culturelle extérieure à l'Occident. Ces critères faisant loi, le monde artistique s'est longtemps fermé aux formes d'art égyptien, babylonien, préhistorique, ou même chinois et japonais, pourtant contemporains.
Les philosophes des lumières, au XVIIIe siècle, furent les premiers à dénoncer l'opinion qui ne jurait que par l'art classique. Dépasser ses préjugés esthétiques et subjectifs fut l'une des missions que se donnèrent certains tout au long du XIXe siècle, s'appuyant sur les découvertes des ethnologues.
Ne nous leurrons pas, le processus fut long et ce n'est qu'au début du XXe siècle qu'une passion commune pour l'art africain réunit plusieurs artistes comme André Derain, George Braque ou Pablo Picasso... Cette source d'inspiration nouvelle est constatable dans la révolution picturale qui suivit celle des impressionnistes, notamment chez les cubistes. Ce qui avait été tant dénigré pendant des siècles devint soudain la modernité incarnée!

 
A gauche: Masque Bobo-Fing, région d'Etoumbi, Congo
A droite: Les demoiselles d'Avignon (détail), Pablo Picasso (1881-1973)

Modigliani ou Brancusi tombèrent, parmi d'autres, sous le charme des masques et sculptures venues d'Afrique qui inspirèrent une très grande partie de leurs œuvres.

A gauche: Madame Zborovska, Amadéo Modigliani (1884-1920)
A droite: Masque Fang, Gabon

Les arts premiers sont enfin reconnus comme des œuvres d'art à part entière et il est amusant de constater que, même aujourd'hui, la source d'inspiration n'est pas tarie...

A gauche: Sculpture De l'île Malo, Vanuatu
A droite: Princesses oubliées ou inconnues (Extrait), Rebecca Dautremer


Maud