vendredi 18 avril 2014

Couture et falbala…

Depuis quelques années, il est de bon ton de customiser, coudre, broder, tricoter… tout ça pour avoir THE pièce pour sa garde robe, petit accessoire ou robe d’été fait main. Bref, le petit détail qui n’appartiendra qu’à vous et à personne d’autre !
Les Japonais ont particulièrement cerné cette tendance et se sont mis à publier plein de jolis ouvrages remplis de jolis modèles simples, originaux, expliqués avec soin et mis en valeur par de jolies photos. Plein de « jolis » donc qui donnent envie d’avoir la même tenue que la dame-là, celle qui est à la page 10 dans le décor champêtre !




 Pour les fans inconditionnels des tenues simples à la japonaise, un blog s’est créé autour de couturières accrocs et qui vaut le coup d’œil pour glaner des idées…

Evidemment, la silhouette japonaise ne convient pas à tout le monde et si vous êtes plutôt enclines aux courbes affolantes, mesdames, vous n’êtes pas oubliées !



Il est d’ailleurs  intéressant de comparer le titre de cet ouvrage en français avec celui de la version américaine…


Soit « La couture pour les vraies femmes », sous-entendu… z’avez fini de nous présenter des modèles maigrichons qui n’existent même pas sans photoshop !!!!!!
Hum... mais trêve de polémique car pour celles qui seraient plus attachées à leur crochet qu’à leur aiguille, un petit nouveau s’est glissé sur les étagères de la bibliothèque :


A vous donc le sac de plage, le petit panier unique et préféré que toutes les copines vont rêver de vous chiper !
Bref, à vos fils, pelotes et falbala !
Maud
P.S. : nous avons aussi des livres de modèles enfants mais il est bon de ne penser qu’à soi de temps en temps...

vendredi 11 avril 2014

Benjamin Chaud

Benjamin Chaud est un jeune auteur, illustrateur jeunesse, né en 1975 dans les Hautes Alpes. Il a fait ses études d'arts appliqués à Paris et à Strasbourg. 
Il a publié son premier livre en 2000 et depuis soit il travaille seul, soit il travaille en collaboration avec des auteurs et notamment Ramona Bàdescu avec qui il a inventé et illustré l'éléphant Pomelo. Cette aventure à deux se poursuit depuis maintenant 12 ans.


Pomelo est un petit éléphant avec une trompe géante à qui il arrive de nombreuses aventures. Dans"Pomelo voyage", il va partir à l'aventure dans une maison, va se retrouver dans une cagette de pommes et va rencontrer le monde des Pataties. Ramono Bàdescu et Benjamin Chaud nous emmènent dans un monde à la fois réel et absurde. Les illustrations sont chaudes, colorées et remplies de douceur.Pomelo est vraiment un petit éléphant attachant. 
Benjamin Chaud est un illustrateur qui aime la couleur. Ainsi dans le livre-disque "Tralali, la musique des Petits bruits", on retrouve des animaux aux formes simples, aux teintes chaudes avec des grands yeux comme Pomelo. Ce graphisme est destiné aux petits. 


Cet auteur invente des albums où il écrit le texte. Son souhait est de parvenir un jour à publier une bande dessinée. Dans l'album "Adieu Chaussette", on retrouve ce désir dans certaines planches de dessins qui ressemblent à des vignettes de bandes dessinées. Cet album aborde le thème du lien entre un animal et un enfant et de la séparation. Cet ouvrage est plein d'humour et de tendresse. Le texte et les images sont en adéquation et en harmonie.


Mais mon coup de coeur va à "Une chanson d'ours".  Les personnages du Papa ours et de son petit sont vraiment craquants . L'histoire de cet album est une course poursuite qui s'engage entre Petit ours et son papa. Tout commence car Petit ours voit passer une abeille à la porte de sa tanière et il décide de la suivre dans l'espoir de manger du miel. Peu après, son père se rend compte de la disparition du petit alors il part sur ses traces et nous avec. Car l'intérêt de ce livre est qu'il se situe entre l'album et le livre-jeu. Benjamin Chaud a créé des illustrations avec une foultitude de détails, de personnages. Au début de l'histoire, nous sommes dans la forêt et nous cherchons avec Papa Ours son enfant. L'aventure se poursuit dans la ville puis dans l'opéra de Paris et se termine sur ses toits où une surprise attend Papa ours. Le texte se situe en bas de page.


Et pour continuer l'aventure, on peut découvrir "Coquillages et Petit ours" qui démarre sur les toits de l'opéra où Papa ours avait décidé d'hiberner mais il commence à neiger et il faut donc trouver une autre tanière. Ils se retrouvent donc dans un magasin rempli de mini ours de toutes les couleurs. Mais au matin, Petit ours a encore disparu... Ce deuxième album est aussi bien que le premier, avec plein de surprises. 


Benjamin Chaud est un auteur talentueux avec un univers bien à lui qu'il met aussi au service d'autres auteurs pour la jeunesse. J'espère que je vous ai donné envie de découvrir ces albums pleins de tendresse.

Valérie

vendredi 4 avril 2014

Gustav Klimt : 2ième partie

Retour sur l’œuvre de Gustav Klimt ! Nous en étions restés à ses œuvres de jeunesse, et là nous allons aborder la période dite de la Sécession.
L’œuvre de transition qui marque ce changement se situe en 1895 et s’appelle l’Amour.

Cette œuvre est déterminante pour la suite de la carrière de Klimt. On a un changement sensible dans l’esthétique : les personnages sont habillés comme des contemporains viennois du peintre. De plus il flotte dans l’air une ambiance plutôt inquiétante que l’on ne trouvait pas auparavant. Deux panneaux latéraux dorés encadrent un panneau central très sombre, ce qui produit un important contraste de luminosité sur la toile. Au-dessus de la tête des amants, on voit des visages, une enfant, une femme d’un jeune âge et une vieille femme. C’est l’apparition dans l’œuvre de Klimt d’un thème qui lui est cher : les trois âges de la femme, ainsi que le côté inquiétant de l’amour qui se rapproche toujours de la mort. On retrouvera ensuite également son goût prononcé pour le doré dans ses toiles.
2) La Sécession : de 1897 à 1903
            En 1897 c’est l’apogée du malaise artistique à Vienne. 40 membres de la Kûnstlerhaus démissionnent et fondent la Sécession. Klimt en est désigné président. C’est un mouvement qui veut la liberté et la modernité dans l’art, et surtout son indépendance par rapport à la sphère économique. Il veut faire rayonner l’art viennois en franchissant les frontières et en menant la société viennoise à l’art européen. Les artistes de la Sécession souhaitent que l’art fasse adhérer l’Homme à une nouvelle conception de lui-même dans son environnement.
Afin de réussir ces missions, la Sécession va mettre plusieurs actions en œuvre. Dès 1898, elle crée une revue : Ver Sacrum ("Printemps Sacré", en latin). Sa publication sera intense pendant près de 2 ans et relayera les idées de la Sécession. Le mouvement se dote d’un emblème physique : le palais d’exposition de Vienne. La première exposition de la Sécession a lieu en mars 1898. Gustav Klimt a créé l’affiche de cette exposition : Thésée tuant le Minotaure.

Sous les yeux d’Athéna, déesse de la sagesse et des arts, on assiste à la scène de Thésée tuant le Minotaure. Les Viennois doivent y voir la libération des arts. Les fils se retournent contre les
pères. La Sécession vainc l’Historicisme. Cependant Klimt utilise toujours les éléments mythologiques afin de rendre les messages et les idées de ce mouvement en marge du courant officiel. L’affiche représente une rupture dans les faits qui l’est moins dans le style.
Cette exposition ouverte sur l’Europe a vu de nombreux visiteurs et remporté un grand succès.
A partir de là naît le style Sécession et son adage 
« A chaque époque son art, à l’art sa liberté ».
Le mouvement s’ouvre d'ailleurs au mécénat.
Dès 1898 Gustav Klimt reçoit une commande afin de décorer le salon de musique d’un hôtel particulier. Pour cela il produit deux tableaux : La Musique II, à gauche de Schubert au piano.

Schubert au piano
Cette œuvre se situait à la droite de La Musique II. La scène représente le pianiste Schubert qui était un artiste apprécié des Viennois. On assiste ici à une scène conviviale où les invités écoutent une mélodie en toute quiétude.  On perçoit la modernité dans les inspirations de Klimt et dans sa touche. Les vêtements et la lumière qui émane de cette scène semblent inspirés de l’impressionnisme. Les conservateurs ont bien reçu cette œuvre représentant l’harmonie de la bonne société. Ils semblent davantage ouverts aux évolutions artistiques européennes qui font désormais sens chez les nouvelles générations viennoises.

Lors de la deuxième exposition de la Sécession, Gustav Klimt  présente Pallas Athena.
Athéna est représentée ici en femme fatale, sensuelle et rousse. Elle ne tient pas Niké (la déesse de la Victoire) dans sa main droite mais la Nuda Veritas (la Vérité Nue). Cette Vérité est représentée en chair et en os...et nue. La réception de l’œuvre est déroutante. Le caractère mythologique d’Athéna n’est plus aussi évident. Athéna est ici séduisante et menaçante. En même temps qu’érotique, elle est lointaine puisque non humaine.
L’œuvre a été reçue par un gros malaise et une forte hostilité. La Nuda Veritas sera réutilisée plus tard par Gustav Klimt (Nuda Veritas, 1899).

       En 1894 Gustav Klimt s’est fait commander des allégories par le
ministère de l’enseignement. Celles-ci devaient se situer sur les plafonds des halls de facultés viennoises. Il met en place ces allégories avec l’aide de Franz Matsch, dont on a déjà évoqué le nom. Il crée donc La Philosophie, La Médecine et La Jurisprudence.
 Ci-contre :  La médecine : 1907 (version définitive).
A droite on observe les différents cycles / états de la vie, à travers des femmes et seulement deux hommes qui sont de dos. On voit des femmes enceintes, la maternité, l’innocence puis la vieillesse et la laideur. En bas au centre, la déesse de la guérison se tient droite face au spectateur. De ce fait elle est dos à la masse informe qui se tient en souffrance
derrière elle. Elle porte un regard hiératique sur le spectateur. Elle semble vouloir exprimer sa toute puissance, le choix qu’elle a de sauver ou non les âmes et corps qui souffrent. Le plafond du hall de la faculté de médecine devait être décoré de cette représentation. Mais ici la santé tient à la volonté d’une puissance divine. Ça va à l’encontre des idées de la médecine qui est une science dure destinée à guérir les maux. Les commentateurs contemporains y ont vu la critique du positivisme bourgeois contre la nature. A partir de ce moment-là, le gouvernement ne soutiendra plus Gustav Klimt.
Le soutien officiel n’est plus là et Klimt est attaqué de toutes parts. La Jurisprudence, quant à elle, est considérée comme une oeuvre trop complexe, et qui comporte trop d’allégories pour le public. Elle est vue comme un travail raide. Elle crée même la division dans le groupe de la Sécession. En 1904, l’œuvre est interdite à l’exposition universelle de Saint Louis.
Face à ce refus, il décide de ne plus travailler avec l’Etat. Il répond clairement à ses détracteurs par un tableau en 1902 : Poissons rouges.

Poissons rouges (1902).

Poissons rouges n’est pas le titre initialement prévu pour cette œuvre.
Sur les conseils de ses proches, il choisit ce titre à la place d’un titre plus explicite :
A mes critiques. Le message reste clair. Des femmes provocantes sont peintes. La plus imposante se positionne dos au spectateur, au premier plan, nue, et le regarde avec un air malicieux.
Après cela, un groupe d’idéalistes se réunit autour de lui. La faveur du public n’est plus si évidente. En 1903, une rétrospective de son œuvre est organisée. C’est une réussite mais elle n’est pas suffisante pour « redorer » le blason de Gustav Klimt aux yeux du grand public. Dès lors, il devient un peintre de cour pour la haute bourgeoisie. Il fait beaucoup de paysages et d’atmosphères sur un format carré.  
Le groupe de la Sécession, quant à lui, se disloque après avoir pourtant réussi à gagner une place de choix. Les visions au sein du groupe sont divergentes. Les missions fixées ont été perdues de vue.
En 1905, le groupe qui s’était formé autour de Gustav Klimt se retire de la Sécession et fonde L’alliance autrichienne des artistes. Il en deviendra le président.
En 1904, juste avant ce bouleversement officiel, il réalise une œuvre d’envergure à l’occasion d’une exposition autour de Ludwig van Beethoven. Elle marque un tournant dans l’art de Gustav Klimt...
Mais nous la verrons dans un prochain article !
Bérengère.