vendredi 29 juin 2012

Toute la musique que j’aimeuh

Hum, soyons honnête, je ne suis pas une grande connaisseuse en musique. C’est que j’lis tout le temps ma pov’ dame et suis un brin mono tâche. Pas complètement ignare non plus tout de même mais j’ai mes petites préférences : folk, jazz, sonates...  « Musique d’ascenseur !» m’a dit une collègue ; « meuh non, c’est de la musique cool! Ça détend les neurones » lui répondis-je.
Et justement les sonates, j’en connais une autre qui en est particulièrement fan et très inspirée la demoiselle car à force d’écouter Satie, Debussy ou Chopin, elle a fait du piano son mode d’expression. Qui donc ? Agnès Obel. 




Mais encore? Jeune danoise d’une trentaine d’année, jolie comme un cœur et auteur de ballades au piano, accompagnées d’instruments à corde. Un seul album à son actif, un deuxième en fabrication (attendu de pied ferme !), voilà pour les grandes lignes. Découverte sur MySpace en 2009, elle a choisi de s’attaquer à ses morceaux quasi toute seule, chez elle. Ne trouvant pas toujours les mots, ses chansons sont ponctuées de mélodies douces  qui ne sont pas sans rappeler les ritournelles de Yann Tiersen. Parfois, comme la chanson Close watch, elle troque le clavier classique pour un électronique, le son est alors à la limite du trip hop.
Ce qui frappe avec ce premier album, bardé de prix au Danemark comme partout en Europe, c’est qu’on ne s’en lasse pas. Cela va faire deux ans qu’il tourne régulièrement à mes oreilles et c’est toujours un enchantement. « Il y a, dans ces ballades à la mélancolie profonde, la clarté et la noblesse rassurante des disques de chevet » a souligné une journaliste des Inrocks.

 

Alors oui, si vous êtes plutôt rythmes endiablés, je comprendrai votre réticence mais soyons fou, imaginons que ça vous plaise, finalement…
Maud
http://www.agnesobel.com/

vendredi 22 juin 2012

Pascal Garnier ou l’art de la décadence

Cher Pascal Garnier,

Bien que je sache que vous ne pourrez lire cette missive, si ce n’est de l’au-delà*, je me permets malgré tout de vous écrire une déclaration d’amour. Je sais, j’y vais sans doute un peu fort car il s’agit essentiellement d’un coup de foudre pour vos romans plus que pour votre personne ; je n’ai malheureusement jamais eu la chance de croiser votre chemin. Vous pourriez me rétorquer, à juste raison, que j’aurais pu vous lire plus tôt ! Que voulez-vous, il y a des moments pour tout et lire des romans noirs et amers comme les vôtres exige d’être dans de bonnes dispositions (évitons d’accumuler les petits coups de blues à chaque page tournée !).
On vous a souvent comparé à Simenon, je me permets de ne pas être tout à fait d’accord. Les personnages de ce grand auteur ont tout de même le don d'exaspérer: pas un pour rattraper l’autre, victime ou bourreau, ils sont tous aussi antipathiques ! Non, avec vous, c’est différent. Vos personnages, on les aime, ils nous touchent, nous émeuvent même lorsqu’ils se révèlent finalement cinglés ou tueurs en série. Cela peut se révéler quelque peu inquiétant mais finalement, vous savez rappeler que chez chacun se cache une face sombre qui ne demande parfois que des circonstances particulières pour se révéler.



Je vous ai donc approché en douceur avec La théorie du Panda: premier essai, premier éblouissement pour ce Gabriel, doux et discret qui console et apprivoise en faisant la cuisine aux âmes perdues. Deuxième essai, enchainé à la suite, Lune captive dans un œil mort , décor de paradis en toc pour personnes âgées qui finissent par déraper. Et le troisième, Comment va la douleur ?  ou l’apprivoisement tranquille entre Simon, tueur à gage, et Gérard, doux et simplet, deux êtres on ne peut plus dissemblables. Des gens (presque) ordinaires dont on apprend à suivre le quotidien d’un regard bienveillant. Au début, on ne se méfie pas, on sourit à votre humour grinçant puis lorsque tout part en sucette, on sort de vos romans abasourdi. Pour moi qui aime les surprises, vous lire est un bonheur, forcément !
Je ne peux donc prétendre être une spécialiste de votre œuvre, je n’en ai lu que 3 alors qu’il existe une soixantaine de vos livres éparpillés entre littérature adulte et jeunesse. Mais sachez que j’ai déjà préparé une étagère dans ma bibliothèque personnelle à votre intention. Evidemment, comme cette dernière déborde, Gaiman (Neil de son prénom) n’a cessé de me maudire, invoquant toutes les mythologies qu’il connaissait, pour souligner que ses romans étaient serrés comme des sardines et Gary (Romain), déchu de son perchoir, s’est retranché dans le silence. Mais quand on aime... n’est-ce pas ?
Bref, cher Pascal (vous permettez que je vous appelle Pascal ?), vous et moi, c’est pour la vie !
Au plaisir de vous relire,
Maud
PS: Parce que votre vie pourrait être un roman, voici votre biographie par vous-même chez votre éditeur en titre, Zulma
*Pascal Garnier est décédé le 05 mars 2010

jeudi 14 juin 2012

Jacques Ferrandez et l'Algérie

Un lecteur avisé attirait, il y a quelques jours, mon attention sur une exposition du Musée de l'armée :



L'enthousiasme passé, le doute m'assaille : comment présenter cet évènement (que je n'ai pas encore vu) sereinement ? L'exposition retrace l'histoire de la colonisation française en Algérie, de la conquête en 1830 à l'indépendance en 1962. Discutée avant (comment les militaires peuvent évoquer objectivement ce pan de l'histoire ?), la qualité de l'approche fait aujourd'hui consensus. Les pages du Figaro, de Médiapart ou du Point confirment l'intérêt de la démarche. Je leur laisserai donc la parole et reviendrai sur le travail de Jacques Ferrandez dont les planches pontuent la visite.
Que vient faire un auteur de Bande dessinée dans cette histoire ? Lisez cette interview ou plongez dans ses "Carnets d'Orient" pour le comprendre. Jacques Ferrandez, né à Alger en 1955, auteur-illustrateur, débute sa série en 1987. On se retrouve alors en 1836, sur les traces de Joseph Constant, peintre français fraîchement débarqué à Alger et tombé sous le charme oriental, comme tant d’artistes de l’époque. La passion pour ce pays n'est pourtant pas source de compréhension et l'artiste s'y brûlera les ailes. Les générations suivantes, empruntant les mêmes chemins, connaîtront les même espoirs et désillusions. C'est cette immense affection associée à un certain aveuglement que Jacques Ferrandez raconte dans ce premier cycle qui s'achève en 1954. L'auteur reprend le fil de l'histoire en 2002 avec un second cycle narrant la période de la guerre de 1954 à 1962.




C’est avant tout une grande aventure que l’on découvre dans ces pages, des personnages attachants, des histoires familiales avec leurs drames et leurs joies et sans y prendre garde, on fait la connaissance de ce pays si proche et si loin. Les prestigieuses préfaces attestent d’ailleurs de l’importance du travail de l’auteur : Benjamin Stora ou Bruno Etienne pour n'en citer que deux.
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Commentaire d'un lecteur anonyme mais non moins prestigieux :
 Je ne sais par quel aspect commencer, le dessin, les aquarelles et pastels,  les cartes postales, la documentation et la lumière qui baigne l'Algérie. Voilà une série qui nous montre les relations complexes entre la France et l'Algérie. Tous les comportements dans chacune des communautés sont abordés sans complaisance. L'Histoire et les histoires s'entremêlent.
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Une balade parisienne se profile donc avant le 29 juillet prochain et d’ici là, les lectures ne manquent pas avec, évidemment les "Carnets d’Orient" mais aussi "Les voleurs de rêve, cent cinquante ans d'histoire d'une famille algérienne" de Bachir Hadjadj, ou encore "L’Algérie des origines à nos jours" de Jean-Jacques Jordi dans une collection jeunesse à la fois riche et très abordable, aux éditions Autrement.
Sandrine

mercredi 6 juin 2012

Les origines de Roland Garros

Depuis dimanche dernier, le tournoi du Grand Chelem de Roland Garros a démarré. Evidemment on connaît la terre battue ocre, les people dans les gradins, certains joueurs ou joueuses célèbres comme Roger Federer, Rafaël Nadal, Jo-Wilfried Tsonga ou Marion Bartoli.



Mais connaissez-vous les origines de ce tournoi ? Pourquoi l'appelle-t-on Roland Garros ?

Le tournoi, né en 1891, était au début un championnat français avec une dizaine de joueurs. Il se déroulait sur les cours en terre battue du Racing-club de Paris et n'attirait ni les foules ni les médias. Il s'ouvrit aux femmes en 1897. En 1925, les organisateurs décidèrent d'accepter les joueurs étrangers et le tournoi devint "les internationaux de France". Sa popularité en fut accrue.

A partir de cette date, les joueurs français dominèrent le tennis mondial : René Lacoste, Henri Cochet, Jean Borotra et Jacques Brugnon surnommés les Mousquetaires. Chez les femmes, Suzanne Lenglen offrit au pays 10 titres du Grand Chelem et surtout une coupe Davis en 1927.

Le Stade de Roland Garros est construit pour la finale de la coupe Davis de 1928 car aucun stade n'était assez grand pour accueillir le public très nombreux de cet évènement. Ainsi la ville de Paris offre un terrain de trois hectares : en neuf mois, le stade est construit.

Mais pourquoi s'appelle-t-il Roland Garros ?

Le stade s'appelle Roland Garros (1888 - 1918) en hommage à cet amateur de tennis, surtout connu comme héros de l'aviation durant la première guerre mondiale.

De 1928 à 1940, les joueurs français dominent donc le tournoi. La seconde guerre mondiale met un frein à cette suprématie. En 1946, le tournoi reprend et les américains prennent la place.
En 1968, le tournoi se professionnalise pour continuer à exister et ne pas perdre les meilleurs joueurs qui préfèrent jouer sur les circuits privés plus rémunérateurs. Pendant plusieurs années, les vainqueurs sont de toutes nationalités jusqu'à l'ère Bjorg Borg et Chris Evert de 1974 à 1986.
Durant ces années, un évènement historique survient en 1983 avec la victoire du joueur français Yannick Noah. Cet exploit n'a toujours pas été réitéré ; peut-être cette année....


Roland Garros connaît un succès grandissant et doit s'agrandir durant les années 80. Un second central est construit avec neuf cours de tennis et la place des Mousquetaires. Durant les années 90, un troisième stade voit le jour.  Les joueurs espagnols sont alors sur le devant de la scène malgré quelques gagnants surprises comme Gustavo Kuerten en 1997 et Steffi Graf en 1999 contre la numéro un mondiale Martina Hingis.
A partir de 2005, deux joueurs dominent le tournoi : Rafaël Nadal et Justine Hénin qui vont remporter quatre victoires chacun. Aujourd'hui le numéro un mondial est Novak Djokovic, joueur serbe et chez les femmes, c'est Victoria Azarenka, jeune joueuse biélorusse.
A vos pronostics !!

Valérie

 PS : nous avons quelques livres sur le sujet à la bibliothèque si vous souhaiter continuer la découverte de ce sport formidable.