vendredi 28 juin 2013

Ça peut pas faire de mal… Voire même du bien

Aujourd’hui, je vais vous parler littérature, de celle qui vous enchante, vous amène à rêvasser les yeux clos. 
« Heu… apprécier la littérature les yeux clos, vous êtes sûre ? » me répondrez-vous.
Oui, j’en suis sûre. En écoutant la voix de Guillaume Gallienne sur France Inter, tous les samedis de 18h10 à 19h dans l’émission « ça peut pas faire de mal ».




 Guillaume Gallienne, beaucoup le connaissent en tant qu’acteur, que ce soit dans le dernier Asterix et Obelix au service de sa Majesté, Le concert ou en tant que sociétaire de la Comédie Française mais Monsieur Gallienne a aussi une fort belle voix dont il sait user pour nous guider parmi les chefs d’œuvre de la littérature depuis bientôt 4 ans.
Contemporain, classique, théâtre ou poésie, Guillaume Gallienne s’attaque à ce que bon lui semble, selon ses envies du moment et nous fait découvrir ou redécouvrir des œuvres autour desquelles, parfois, on tourne depuis fort longtemps sans oser les aborder de front.
Comme La divine comédie de Dante



Ou les Sept piliers de la sagesse de T.E. Lawrence



Ou simplement celles qui ont marqué notre jeunesse comme les romans des sœurs Brontë ou 1984 de George Orwell
Vous pouvez donc réécouter cette émission en podcast ici et pour ceux qui ne seraient pas forcément familier de l’outil, une cession de rattrapage repasse pendant l’été, tous les jours de la semaine.
Evidemment, pour les réfractaires à la lecture à voix haute, aussi merveilleuse soit la voix, nous avons toujours les versions papier !
Bonne lecture à tous…
Maud

lundi 17 juin 2013

Yannick Noah : déjà 30 ans

Le 5 juin 1983, Yannick Noah remportait le tournoi du grand chelem de Roland Garros. Depuis, aucun français n'a réussi à renouveler l'exploit. Depuis quelques années, nos espoirs se portent sur le joueur Jo-Wilfried Tsonga, classé actuellement 8e mondial. Son meilleur parcours dans ce tournoi s'arrête en quarts de finale en mai 2012.
Yannick Noah est né le 18 mai 1960 à Sedan. Il va découvrir le tennis au Cameroun, pays de son père. En 1971, il va rencontrer Arthur Ashe, joueur américain, qui lui conseillera de devenir professionnel. Il démarrera sa carrière en 1977 et l'année suivante gagnera le tournoi de Wimbledon junior. 
Ses performances à Roland Garros commence dès 1980 où il va jusqu'en huitième finale à tout juste vingt ans. L'année suivante, il se hisse jusqu'en quarts de finale. 
En 1983, il s'est particulièrement préparé avec son entraîneur Patrice Hagelauer pour le tournoi de Paris. Il se sent bien physiquement et mentalement. Ainsi avant la finale contre Mats Wilander, il va battre un grand joueur, Ivan Lendl en quarts de finale en quatre sets. En demi-finale, il se retrouve contre un français, Christophe ROGER-VASSELIN qu'il bat facilement. La route vers le titre semble dégagée mais Yannick Noah rêve qu'il va perdre. Alors quand il rentre sur le central, il se dit qu'il ne doit pas laisser passer sa chance. Il va être le dernier joueur à gagner un tournoi du Grand Chelem avec une raquette en bois.



Petit rappel, il existe quatre tournois du Grand Chelem : 
- L'open d'Australie, à Melbourne,
- Roland Garros, à Paris,
- Wimbledon, à Londres,
- L'US open, à New-York.
Ces tournois se déroulent sur deux semaines et pour chaque tour, les hommes doivent remporter trois sets. Très peu de joueur(e)s ont réussi à gagner les quatre tournois à la suite. En fait, ils ne sont que deux : un homme, Rod Laver en 1969 et une femme, Steffi Graf en 1988. D'autres les ont gagnés mais sur plusieurs années comme Roger Federer, Rafaël Nadal ou Maria Sharapova.
Pour revenir à Yannick Noah, après sa victoire à Roland Garros, il va connaître des hauts et des bas. Il atteindra son meilleur classement en 1986 en devenant le 3e mondial. En 1991, il arrête sa carrière mais il tentera un retour en 1995 et 1996. Son dernier match, il le fera en double à Roland Garros avec Henri Leconte
Puis, il s'est reconverti en capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis. Il va insuffler son énergie à Henri Lecomte et Guy Forget, et à Lyon, ils vont gagner la coupe face aux américains Pete Sampras et André Agassi. En 1996, il récidive avec à ses côtés Cédric Pioline, Guillaume Raoux, Guy Forget et Arnaud Boetsch contre les suédois.


Puis il a entamé une carrière de chanteur qu'il poursuit encore aujourd'hui avec succès. Yannick Noah est une des personnalités préférées des français, il paraît simple, authentique et sincère dans toutes ses actions. 
A la bibliothèque, nous avons des livres sur le tennis et notamment une biographie de André Agassi, autre grand joueur qui nous fait découvrir les coulisses d'un sportif de haut niveau.


Valérie


mardi 4 juin 2013

Le Caravage (1571 - 1610)

Aujourd'hui, je vais vous parler de... non, je vous vois venir, pas de caravanes! Mais d'un peintre italien. Ci-dessous, représenté par Ottavio Leoni (on ne connaît pas la date d'exécution du portrait). N'est-il pas mignon?

De son vrai nom Michelangelo Merisi da Caravaggio, né en 1571 à Milan et mort en 1610 à Porto Ercole. Le nom Caravage vient d’une petite ville, Caravaggio, dont sont originaires ses parents.
Au début des années 1600, il connaît un succès exceptionnel. Et même après lui, ses élèves et admirateurs créent le courant du caravagisme. Il part très rapidement s’installer à Rome, où il voit son caractère et ses attitudes changer. Il porte l’épée, signe de la vieille noblesse, et se pavane dans les rues.
Il est affublé d’une réputation des plus sulfureuses : il se met à dos l’Eglise par ses frasques (supposées ou réelles, le doute plane encore). Il est réputé pour être un bagarreur insatiable, violent, injurieux, mais doté d’un génie incroyable, audacieux et persévérant.
En 1606, il tue un homme lors d’un duel, ce qui lui vaut une condamnation à mort. Il fuit la ville pour parcourir l’Italie. Mais, jusqu’à sa mort, il n’aura de cesse de se faire pardonner pour retourner dans la capitale qu’il aime tant.
En 1609, de retour à Naples, il prend part à une bagarre de rue où ses adversaires le laissent pour mort. La nouvelle de son décès arrive jusqu’à Rome, mais il survit, et continue de peindre, jusqu’à sa disparition en 1610. D’ailleurs, les circonstances même de sa mort sont issues de légendes. Il apprend en 1610 que le Pape veut le gracier. Pour lui, c’est l’inespéré retour à Rome ! Il se jette dans le premier canot venu en partance pour la capitale, mais, lors d’une escale, il est emprisonné pour plusieurs jours. Donc il reprend la route à pied, alors qu’il a encore une distance d’environ cent kilomètres à parcourir. La légende veut qu’il se soit éteint en marchant sur une plage, en plein soleil…
Sa peinture est novatrice et révolutionne tout le XVII ième siècle : naturalisme, réalisme parfois brutal, érotisme troublant (jeunes hommes). L'emploi du clair-obscur voire du ténébrisme donne une dimension inconnue ou presque à l'époque. (Le ténébrisme pousse le fond noir à son maximum, pour un contraste encore plus marqué que pour le clair-obscur.)
Ses tableaux traduisent au plus près les émotions des personnages, qui vivent dans le mouvement et les sentiments, même lorsque ce sont des représentations de thèmes bibliques. 
Voici quelques uns de ses thèmes les plus emblématiques :les faits religieux et la mort


Le sacrifice d'Isaac (vers 1597-98) / La conversion de Saint-Paul (vers 1604) / La crucifixion de Saint-Pierre (vers 1604)
Le visage d'Isaac, sur le point de se faire égorger par son père; mais aussi la tension dans la main d'Abraham qui tient le couteau, la détermination et la douleur que l'on peut lire dans ses yeux...
Saint-Paul, qui vient de tomber de son cheval sous le coup de l'illumination divine; on ne voit que le cheval, qui reflète la lumière, qui semble venir du Ciel, pour se poser délicatement sur Saint-Paul. C'est un type de composition de tableau inconnu à cette époque. 


Même chose pour Saint-Pierre, condamné à être crucifié la tête en bas. On a, à hauteur des yeux, les pieds sales et le derrière de l'ouvrier qui essaie de soulever la croix sur son dos! C'est totalement inouï pour l'époque de représenter un moment aussi grave de cette manière.

Judith et Holopherne (vers 1598) / David avec la tête de Goliath (vers 1606-07)
Judith qui décapite Holopherne dans son sommeil : le visage de Judith est à la fois déterminé mais aussi dégoûté par ce qu'elle fait, elle a un mouvement de recul de la tête. La surprise qui se lit sur le visage d'Holopherne est d'un réalisme effrayant.
La tête de Goliath est en fait un autoportrait de Caravage. David semble sorti de nulle part, avec une expression de triomphe sur le visage. Il tient fermement la tête de Goliath, pour exhiber sa victoire.
Bref, vous l'aurez deviné, j'adore ce peintre, qui a su, à son époque, montrer toute l'étendue de son génie.
Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez consulter l'ouvrage que nous avons sur lui à la bibliothèque : 



Bérengère