mardi 23 avril 2013

Islande, pays des poètes

L’Islande… ce petit pays d’à peine plus de 300 000 habitants est surtout connu comme celui qui a enfanté Sigur Ros, Emiliana Torrini et surtout Björk,: de petits lutins un peu étranges capables de nous pondre des ritournelles indispensables à toute bonne discothèque ! Si la musique islandaise a déjà fait son chemin depuis une petite trentaine d’années par chez nous, la littérature nous est parvenue à pas feutrés.
Arnaldur Indridason, auteur de polar dans la veine de Henning Mankell a été le premier à faire son bonhomme de chemin jusqu’à nos bibliothèques. D’autres romanciers nous parviennent doucement mais sûrement, comme Kristin Marja Baldursdottir, Sjön, Audur Ava Olafsdottir ou Stefan Mani, mais il est temps de prévoir un peu de place sur vos étagères pour l'un de mes auteurs préférés (comment ça, je manque d'objectivité?): Jon Kalman Stefansson.



Photo: Einar Falur Ingolfsson
Qu’a-t-il de particulier, ce monsieur, si ce n’est un nom fort complexe pour nos petites oreilles ? En l’espace d’une trilogie, Jon Kalman a juste deployé toute la beauté du monde :
Alors, de quoi parlent mes livres ? De l’univers et des touffes d’herbe en Islande ; de la douleur de vivre, de  notre bonheur et de notre impuissance, de rêves et de naufrages, et aussi de désir.
(Le Matricule des Anges n°139 – janvier2013)
Rares sont les romans qui vous transportent au point de ne rêver que de vous plonger dans un recueil de poésie, tant la langue est belle, et d’embarquer pour l’Islande, sous la neige, par le prochain avion (ce qui se révélera moins poétique une fois vos orteils transformés en glaçons à la sortie de l’aéroport)
Jon Kalman Stefansson est avant tout un poète et son style en est imprégné. Qui est ce doux rêveur ? Un homme qui a cessé l’école à 16 ans, a travaillé dans une usine de poissons puis repris ses études autour de la vingtaine, d’abord dans le but d’être astronome avant de s’apercevoir qu’il avait le pouvoir de faire tenir l’univers en quelques lignes.
Entre Ciel et Terre est le premier roman traduit en français, début donc des aventures du « gamin » dans l’Islande du XIXe siècle. Le « gamin » partage avec son ami Bardur, un amour éperdu pour la poésie qu’ils dévorent entre deux pêches à la morue. Un jour, alors que la neige danse encore sur les flots, les jeunes gens embarquent pour une énième expédition. Baldur s’aperçoit rapidement qu’il a oublié sa vareuse, étourdi qu’il était par des vers de Milton, signant ainsi son arrêt de mort dans un monde où la vie d'un homme vaut mons que la pêche d'une journée. Baldur au visage d’ange disparu, le gamin, que trop de chagrin étouffe, choisit de quitter la mer et de partir en quête d’une raison de vivre…
Trois romans donc pour conter ce voyage initiatique : Entre ciel et Terre, la Tristesse des Anges et Le cœur des hommes, trois petits bijoux à côté desquels il serait dommage de passer.

Je tiens à remercier le traducteur Eric Boury sans qui nombreux de ces chefs d’œuvre islandais nous seraient inconnus mais que j’exhorte à s’atteler aux autres œuvres de M. Stefansson dans les plus brefs délais, s’il-vous-plaîîîîîîîîîîît !!!!!



Maud