mercredi 21 septembre 2011

Polar

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Ambiance : BO de la Piel que habito de Pedro Almodovar, composée par Alberto Iglesias
Adaptation de Mygale de Thierry Jonquet
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Roman de gare ? Eh bien oui, au sens propre ! 

A partir du milieu du XIXème siècle, Louis Hachette obtient le monopole de la distribution des livres et journaux dans les gares françaises. Le développement du transport ferroviaire associé à une production de livres bon marché imprimés sur du papier de médiocre qualité assure la popularité du genre aux côtés des romans sentimentaux ou érotiques que l’on dévore dans l’anonymat des transports en commun.

Un crime, une enquête, un dénouement ? Pas si simple !

Le « whodunit » ou roman d’énigme connaît son apogée dans les années 1920-1930. La virtuose incontestée reste Agatha Christie qui crée Hercule Poirot en 1920. Au même moment, le « thriller », héritier des romans gothiques et des almanachs relatant les faits divers les plus glauques, fait son chemin auprès d’un lectorat frissonnant. L’action prime ici sur l’enquête.
Dès la fin des années 30, le « whodunit » est vertement critiqué pour sa rigidité, son absence de connexion avec toute réalité humaine, sociale et politique. Le roman noir américain redonne alors de l’oxygène au genre et la « Série Noire », créée en 1945 par Marcel Duhamel, lui ouvre les portes de la France. La psychologie des protagonistes est beaucoup plus travaillée et l’intrigue s’encre dans une réalité sociale ou politique pour parfois être mise au 2ème plan. Le polar s'engage !
Paradoxalement, le succès commercial (France, 2008 : le polar représente 13 % des titres édités en littérature et 18 % des livres vendus) entretient encore aujourd’hui la suspicion intellectuelle mais encourage les maisons d’édition et facilite les expérimentations. Les frontières sont de plus en plus perméables entre les différents univers et les auteurs viennent du monde entier.

La preuve par 6 au café polar le 24 septembre à 11h


Sandrine