mardi 17 mai 2011

Fabienne Verdier

La grâce tient dans le mouvement,
Et l’on peut dire : la beauté est dans l’instant…
Giacomo Leopardi, 1798-1837
Il est des œuvres qui indiffèrent, que vous ne comprenez pas à moins d’avoir un master en Histoire de l’Art et puis il y en a d’autres, de celles où un simple coup d’œil ne suffit pas, une toile, un dessin devant lesquels votre regard se pose et c’est comme si le reste du monde faisait silence pour mieux vous laisser savourer cet instant.
Les œuvres de Fabienne Verdier sont de celles-ci.
L’artiste, après des études à l’école des Beaux-arts de Toulouse, part en Chine pour rencontrer des maitres calligraphes. Nous sommes en 1983 et la Révolution Culturelle est passée par là. Les grands maitres d’autrefois, symboles aux yeux de leurs compatriotes d’une culture décadente,  se cachent.  Fabienne Verdier parvient, au bout de long mois de travail à se faire accepter comme élève auprès de l’un d’eux, Huang Yuan qui en échange exigera d’elle dix ans d’apprentissage.
Cette histoire, son histoire, sera l'objet d'un livre magnifique  « Passagère du silence » que tout artiste ou amateur d’art se devrait de lire tant il est riche d’enseignement sur l’acte de création.
Fabienne Verdier aurait pu se contenter de copier les grands maitres calligraphes mais elle a choisi d’orienter ses recherches vers la peinture, créant elle-même ses toiles, aux couleurs magiques, ses pinceaux, parfois si lourds que seul un treuil peut les soutenir… Vient alors l'instant où, après de longues heures de méditation, l’esprit libre de toute entrave, l'artiste ne fait plus qu’un avec le pinceau chargé d’encre.
Exposition à la Galerie Jeagher Bucher octobre 2009-janvier 2010

A écouter pour accompagner ce petit film sans son

Son dernier livre « Entre ciel et Terre » chez Albin Michel vous révèlera bien mieux que ce trop court post l’étendue et la richesse de l’Univers de cette grande artiste, tout autant que son site, à son image, fascinant.
Maud