vendredi 3 février 2012

Quand le peintre se fait personnage de roman…

La peinture dans le roman… voilà un thème fréquemment exploité dans la littérature. De tout temps, écrivains et artistes peintres se sont fréquentés, naviguant dans les mêmes cercles, partageant les mêmes révoltes. Mise en valeur des œuvres, du talent des artistes, nombreux sont les romans historiques qui ont pris pour sujet de grands peintres et leur entourage, réel ou imaginaire.
La jeune fille à la perle de Tracy Chevalier (Vermeer), L'enfant de Bruges de Robert Sinoué (Jan Van Eyck), Sundborn ou les jours de lumière de Philippe Delerm (Carl Larson) ou encore les romans de Sophie Chauveau sur Lippi ou Botticelli… tous témoignent d’une grande admiration pour le génie créateur et leurs dépositaires.



Néanmoins, avant d’être de grands noms de la peinture, souvenons-nous qu’ils ont été des êtres humains en proie au doute, à la soif de reconnaissance, au besoin viscérale de créer sous peine de s’éteindre à petit feu. Créer pour exister, exister pour créer… quitte à n’être reconnu qu’une fois disparu.
Certains romanciers, sans doute comme un écho à leurs affres propres, se sont penchés sur ce que peut être le parcours d’un artiste, de son besoin de s’exprimer par l’image, parfois même avant que les mots ne surgissent, aux doutes quand la reconnaissance tarde à venir ou même encore lorsque amour et enfants deviennent obstacles à la pensée et à l’acte créateur.
Parmi, donc, la liste sans fin des œuvres dont le sujet central est la peinture, je m’attarderai sur 3 d’entre elles.


Karitas sans titre et Chaos sur le Toile de Kristin Marja Baldursdottir : 2 romans pour couvrir toute une vie, celle de Karitas, née au début du 20e siècle en Islande dans une famille de 6 enfants. Son don pour le dessin la conduira à faire des études d’art à Copenhague mais la vie et ses contingences se rappelleront à elle à son retour, sous les traits de Sigmar, le beau marin dont le regard clair ne cessera de la faire vibrer alors qu’elle rêverait de ne se consacrer qu’à l’art.
Saison de lumière de Francesca Kay : là encore,  biographie imaginaire d’une femme peintre, écrite par un poète. Jennet est née en Angleterre. Entourée de parents malheureux, elle va vite révéler un talent certain pour la peinture, talent qu’elle rêve d’exprimer en allant faire des études d’art à Londres. Là aussi, un homme va l’en détourner. David, peintre talentueux, trop porté sur l’alcool qui ne supportera pas de voir sa femme, la mère de ses enfants lui voler la vedette par son talent et sa patience.
Enfin Tout ce que j’aimais de Siri Hustvedt : deux hommes, Léo, enseignant et critique d’art, et Bill, artiste prometteur, vont se lier d’amitié et évoluer dans le New-York des années 70. Vie de couple, enfant, bonheurs et drames vont être partagés par les deux hommes. L’artiste n’est pas au centre du roman mais reste un magnifique témoignage d’une époque et du vent de liberté qui a soufflé sur le monde artistique après mai 68.
Maud