mercredi 2 juillet 2014

Gustav Klimt : dernière partie

 4)                  Le fauvisme

En 1909 Vienne découvre la nouvelle génération des artistes viennois. Ils sont, pour la plupart, fascinés par Gustav Klimt et son œuvre. Cependant ils sont différents de lui, il a évolué. Les deux artistes les plus représentatifs de cette nouvelle vague sont Egon Schiele et Oskar Kokoscha. Certes ils sont inspirés par Gustav Klimt mais ils vont aussi réussir à l’influencer.
D’autres artistes vont l’influencer, ils viennent de toute l’Europe. Ainsi il découvre Van Gogh, Edvard Munch, Lovis Corinth, Pierre Bonnard ou encore Henri Matisse. En 1909 Gustav Klimt fait même un voyage à Paris. C’est un voyage qui sera déterminant car il découvrira et s’inspirera de Toulouse Lautrec dans ses œuvres futures.
Cette année est déterminante pour son art qui effectue un virage prononcé. C’est le moment où il se rend compte de la limite de son art. Il se dit qu’il faut qu’il évolue et que le doré a des limites qu’il doit dépasser. Ainsi, la période dorée n’est plus. Il diminue fortement la part du doré dans son œuvre.
Il va se remettre à faire de nombreux paysages qui seront empreints de ses influences. 
En 1912 il peint L’Allée dans le parc de Schloss Kammer. Avec un format carré typique des paysages (huile sur toile de 110 cmX110 cm).
A la vue de ce tableau on a une impression d’harmonie. L’homme n’est pas présent mais le bâtiment au fond rappelle que c’est un lieu exploité par lui. Cependant cela n’enlève en rien le sentiment de quiétude que l’on a à la vue d’un paysage. La palette des couleurs rappelle clairement les couleurs récurrentes dans le fauvisme. Les couleurs sont quand même nettement plus claires et estompées. Le jaune et le vert sont très présents et rappellent les tons pastels. 
Ses influences ne sont pas uniquement présentes dans les paysages. En 1909 il peint un autre tableau fortement influencé par Toulouse Lautrec : Femme au chapeau et boa de plumes.
Ce tableau n’est pas un paysage et pourtant il représente la même rupture dans son art.
On voit bien qu’il n’y a plus une touche de doré, plus de formes géographiques abruptes et prononcées. L’expressionnisme l’a fait se questionner sur les limites du doré et de ses représentations féminines. Le portrait de cette femme ne dévoile rien de sa nudité, elle ne regarde pas le spectateur droit dans les yeux. La palette et la touche sont clairement nouvelles dans l’art de Gustav Klimt. Le portait n’est pas un nouvel exercice pour lui mais il fait désormais preuve de nettement plus de réalisme même s’il garde toujours un aspect décoratif par la touche. La Femme au chapeau et boa à plumes montre bien que Gustav Klimt représente désormais des tableaux moins abstraits.
Portrait de Fredericke Maria Beer. Huile sur toile. 168 cm X 130 cm : 1916.


Dès le premier coup d’œil on comprend bien en quoi cette œuvre représente une rupture dans son art. Le portrait de cette femme est imposant. La ligne d’horizon est basse ce qui donne un caractère massif à sa présence. Sa robe est exotique et colorée ce qui se réfère clairement au fauvisme. Les contrastes et les couleurs denses affirment cet aspect. La rupture est aussi marquée par l’expression de la femme. Elle semble être pleine d’assurance et d’une inquiétude froide. Certains historiens de l’art on expliqué la présence de sabres en arrière plan comme une inquiétude en ces temps de guerre, puisque l’œuvre est créée deux ans après le début de la première Guerre Mondiale.
1917-1918 : Adam et Eve, huile sur toile inachevée.

Notre cher Klimt est toujours attaché aux allégories, même si son art a évolué. Il nous propose ici sa vision du couple biblique formé par Adam et Eve. On peut d'ailleurs voir qu'il met toujours la présence de la femme en avant, qui nous regarde d'un air quelque peu aguicheur. Klimt n'a donc pas non plus abandonné la provocation !
Cette oeuvre restera inachevée, du fait du décès de Gustav, en janvier ou en février (les histoires divergent) de l'année 1918. Ce qui est sûr, c'est qu'il ne verra jamais la fin de la Première Guerre Mondiale.
Il aura passé une vie mouvementée ce garçon ! Jamais marié, il connut de nombreuses maîtresses, et on lui connaît 14 enfants illégitimes officiels.
Il est l'exemple même de l'artiste qui a connu les changements de goûts de son époque : d'abord on l'adore, ensuite on le déteste, ensuite on l'adore. Il ne se laissera jamais influencer par la mode et nous livre une oeuvre d'une richesse incroyable.
Je vous invite à feuilleter les ouvrages sur Klimt que nous avons à la bibliothèque.


Voilà pour vous ! A bientôt pour d'autres découvertes !
Bérengère.