Qui n’a jamais eu peur du noir lorsqu’il était enfant ? Ou n’a pas osé se lever la nuit de peur que le monstre « desouslelit » ne vous croque un ou deux doigts de pied ?
Jeremie Almanza a sans doute affronté toutes ces grandes aventures enfantines pour être aussi inspiré ! Dessinateur de bandes dessinées depuis 5 ou 6 ans, il n’en a pas le classique profil.Après plusieurs années d’études en économie, il s’est fait repérer sur le fameux forum pour illustrateurs en herbe (plus ou moins haute) Café Salé où il postait régulièrement ses jolis croquis.
Séverine Gauthier, scénariste, a adoré son univers et lui a proposé un projet pour Delcourt qui a débouché sur Aristide broie du noir, BD en vers et en rimes pour enfants angoissés mais courageux !
L’univers d’Almanza est, comme il le rappelle souvent en interview, fortement influencé par celui des réalisateurs Caro et Jeunet pour les monochromes brun, vert ou rose orangé et leur côté loufoque. A moi, il me rappellerait plutôt le Tim Burton des Noces funèbres ou de l’étrange Noël de Mister Jack avec ses personnages aux grands yeux hallucinés, sa poésie gothique et son goût pour les monstres et doudous étranges.
Dans Eco, série en 3 volumes, le scénariste Guillaume Bianco lui a fait du sur mesure pour que Jérémie Almanza puisse utiliser toute la palette de son imaginaire. Ainsi est née l’adorable Eco, fille unique de couturiers, délaissée par ses parents et qui les conduira à la ruine et à la folie pour avoir été trop généreuse avec un petit garçon et son ancêtre affamés. Accompagnée par 4 doudous nommés Socrate, Diogène, Esope et Epictète, Eco tente de survivre dans ce lieu où l’amour n’a pas sa place; jusqu’au jour où, pour enrayer la malédiction dont elle se croit victime, elle entame une longue quête à travers le pays...
Ce conte pour grands enfants est une petite merveille d’imagination qui donne des étoiles dans les yeux... et l’envie de piquer les adorables doudous d’Eco !
Bref, Monsieur Almenza, continuez à me faire rêver!... siouplaît !
Maud