De son vrai nom Michelangelo Merisi da Caravaggio, né en 1571 à Milan et mort en 1610 à Porto Ercole. Le nom Caravage vient d’une petite ville, Caravaggio, dont sont originaires ses parents.
Au début des années 1600, il connaît un succès exceptionnel. Et même après lui, ses élèves et admirateurs créent le courant du caravagisme. Il part très rapidement s’installer à Rome, où il voit son caractère et ses attitudes changer. Il porte l’épée, signe de la vieille noblesse, et se pavane dans les rues.
Il est affublé d’une réputation des plus sulfureuses : il se met à dos l’Eglise par ses frasques (supposées ou réelles, le doute plane encore). Il est réputé pour être un bagarreur insatiable, violent, injurieux, mais doté d’un génie incroyable, audacieux et persévérant.
En 1606, il tue un homme lors d’un duel, ce qui lui vaut une condamnation à mort. Il fuit la ville pour parcourir l’Italie. Mais, jusqu’à sa mort, il n’aura de cesse de se faire pardonner pour retourner dans la capitale qu’il aime tant.
En 1609, de retour à Naples, il prend part à une bagarre de rue où ses adversaires le laissent pour mort. La nouvelle de son décès arrive jusqu’à Rome, mais il survit, et continue de peindre, jusqu’à sa disparition en 1610. D’ailleurs, les circonstances même de sa mort sont issues de légendes. Il apprend en 1610 que le Pape veut le gracier. Pour lui, c’est l’inespéré retour à Rome ! Il se jette dans le premier canot venu en partance pour la capitale, mais, lors d’une escale, il est emprisonné pour plusieurs jours. Donc il reprend la route à pied, alors qu’il a encore une distance d’environ cent kilomètres à parcourir. La légende veut qu’il se soit éteint en marchant sur une plage, en plein soleil…
Sa peinture est novatrice et révolutionne tout le XVII ième siècle : naturalisme, réalisme parfois brutal, érotisme troublant (jeunes hommes). L'emploi du clair-obscur voire du ténébrisme donne une dimension inconnue ou presque à l'époque. (Le ténébrisme pousse le fond noir à son maximum, pour un contraste encore plus marqué que pour le clair-obscur.)
Ses tableaux traduisent au plus près les émotions des personnages, qui vivent dans le mouvement et les sentiments, même lorsque ce sont des représentations de thèmes bibliques.
Voici quelques uns de ses thèmes les plus emblématiques :les faits religieux et la mort.
Le sacrifice d'Isaac (vers 1597-98) / La conversion de Saint-Paul (vers 1604) / La crucifixion de Saint-Pierre (vers 1604)
Le visage d'Isaac, sur le point de se faire égorger par son père; mais aussi la tension dans la main d'Abraham qui tient le couteau, la détermination et la douleur que l'on peut lire dans ses yeux...
Saint-Paul, qui vient de tomber de son cheval sous le coup de l'illumination divine; on ne voit que le cheval, qui reflète la lumière, qui semble venir du Ciel, pour se poser délicatement sur Saint-Paul. C'est un type de composition de tableau inconnu à cette époque.
Même chose pour Saint-Pierre, condamné à être crucifié la tête en bas. On a, à hauteur des yeux, les pieds sales et le derrière de l'ouvrier qui essaie de soulever la croix sur son dos! C'est totalement inouï pour l'époque de représenter un moment aussi grave de cette manière.
Judith et Holopherne (vers 1598) / David avec la tête de Goliath (vers 1606-07)
Judith qui décapite Holopherne dans son sommeil : le visage de Judith est à la fois déterminé mais aussi dégoûté par ce qu'elle fait, elle a un mouvement de recul de la tête. La surprise qui se lit sur le visage d'Holopherne est d'un réalisme effrayant.
La tête de Goliath est en fait un autoportrait de Caravage. David semble sorti de nulle part, avec une expression de triomphe sur le visage. Il tient fermement la tête de Goliath, pour exhiber sa victoire.
Bref, vous l'aurez deviné, j'adore ce peintre, qui a su, à son époque, montrer toute l'étendue de son génie.
Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez consulter l'ouvrage que nous avons sur lui à la bibliothèque :
Bérengère