Yoko Ogawa, née en 1962, revendique la discrétion de sa vie, somme toute banale : un mari, un fils, le tricot et l’écriture comme une évidence. Ses personnages, elle les suit dans leurs cheminements intérieurs ou extérieurs, héros invisibles, obsédés par le passé et le classement contre la disparition et l’oubli. Elle se dit aussi télépathe et ses « romans ne décrivent que des choses dont je n’ai pas pu faire l’expérience. Ils racontent mes voyages dans l’univers mental des autres. »*
Petits oiseaux, son dernier roman, est empreint de ses thèmes de prédilection. Le personnage central, l’homme aux petits oiseaux, est le seul à comprendre son frère qui, à 11 ans, s’est mis à ne parler que le Paw paw, la langue des oiseaux. Pour ce grand frère si paisible, capable de rester des heures devant la volière du jardin d’enfant, les oiseaux parlent le langage de l’amour et seuls les plus attentifs peuvent l’entendre. Et le jeune frère se fera le gardien des trésors de l’ainé, une fois ce dernier disparu.
Les animaux, comme ici, sont omniprésents dans l’œuvre de Yoko Ogawa, à l’instar de celle de Haruki Murakami qu’elle considère comme son maître. Chat, éléphant, oiseaux, hippopotame, toutes ces créatures sont douées de raison et peuvent communiquer avec qui veut bien les écouter.
Pour les curieux, émoustillés par ce modeste article, France culture a mis en scène certaines de ses nouvelles en fiction radiophonique. Et pour ceux qui souhaiteraient en savoir un peu plus sur sa vie et son œuvre, je vous conseille vivement deux sites passionnants pour les amateurs de littérature japonaise:
http://www.lalitteraturejaponaise.com/ogawa-yoko/
http://www.plathey.net/livres/japon/ogawa.html
Maud
* Télérama 3303 du 01/05/2013